L’intelligence artificielle pour chasser les talents de la tech

Désengorger les urgences et améliorer les services préhospitaliers

Auteur de l’article : Florent Vairet – Source : https://business.lesechos.fr

Business case Sur un marché aussi tendu, la vélocité du recrutement est primordiale. L’intelligence artificielle offre de nombreux avantages.

« Les entreprises de la tech n’ont pas de mal à évaluer les candidats, la difficulté est de les trouver ! », lance Robin Choy. En 2016, lors la création de sa start-up HireSweet spécialisée dans le recrutement par intelligence artificielle (IA), il dressait le constat que les entreprises étaient en proie à un problème : identifier les bons profils dans la pléthore d’information disponible sur Internet. L’IA peut accélérer le recrutement, de la recherche à la présélection des candidats.

Selon une étude du cabinet Deloitte publiée en mars 2017, 18 % des entreprises s’aident de cette technologie dans le cadre de leurs recrutements. Saint-Gobain, L’Oréal ou encore Unilever en font partie. En phase de test chez ce dernier, l’IA s’avère être une aide précieuse dans la présélection, une étape souvent très chronophage. Le géant de la distribution anglo-néerlandais, qui reçoit des milliers de propositions par an, applique des algorithmes pour décrypter les vidéos des candidats et déceler des traits de caractère prisés par l’entreprise.  L’IA permet de gagner du temps mais aussi d’éliminer les biais de sélection.

Cartographier les technologies en évolution

Avant la sélection, le sourcing des candidats. « Réseaux sociaux, sites personnels ou d’entreprise, obtenir l’information n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui », souligne Robin Choy. L’enjeu est de la trier. L’intelligence artificielle d’Hiresweet scanne le Web, fait le lien entre les différents sites et corrèle toutes les informations pour reconstituer l’historique d’une personne. Ensuite, il propose les profils aux entreprises. « Dans le domaine du numérique, les technologies, et donc les compétences, évoluent très rapidement. L’IA ‘auto-apprend’ et fait les liens entre les technologies émergentes et les entreprises du secteur, explique Robin Choy. Par exemple, React. js, la principale structure logicielle utilisée aujourd’hui, n’existait pas il y a cinq ans ! Les recruteurs humains ne peuvent pas se tenir informés de toutes les technologies. »

Doctrine.fr est une start-up du droit. Elle a mis au point une technologie qui essaie de collecter toutes les décisions de justice pour délivrer une stratégie de défense à leurs clients avocats. Passée de 0 à 25 salariés en un an, elle projette de doubler ses effectifs d’ici à la fin de l’année. Consolider son pôle technique a été sa priorité. Cinq recrutements ont été effectués via la solution d’IA de HireSweet. « Nous voulions débaucher des candidats en poste. L’IA nous a proposé les meilleurs profils sur les technologies qui nous intéressaient, assure Augustin Francis-Boeuf, responsable produit chez Doctrine.fr. L’algorithme ratisse la globalité du Web. Sur un marché extrêmement concurrentiel où les talents sont rares, il faut viser simultanément tous les canaux de recrutement », ajoute-t-il.

Dénicher des savoir-faire

Cette technologie permet de sortir des critères classiques de recrutement. Au-delà des compétences techniques nécessaires, les recruteurs attachent de plus en plus d’importance aux savoirs comportementaux. « Grâce à l’analyse sémantique, l’intelligence artificielle décrypte la manière dont les personnes rédigent leur profil et conclut à des dominantes : introverti ou extraverti, réfléchi ou impulsif », explique Philippe Burger, associé responsable capital humain chez Deloitte.

Une fois le candidat recruté, l’IA peut continuer à accompagner son parcours. En matière de connaissances techniques,  les besoins des entreprises évoluent rapidement et l’IA détecte les compétences mais aussi  les envies de ses salariés grâce aux informations recueillies dans l’entreprise. « La donnée est suffisamment disponible pour mettre en place des systèmes d’IA, et ainsi faire du développement de carrière grâce aux informations des différents services, assure Philippe Burger. L’enjeu est de réussir à mutualiser les données entre les directions, mais elles sont encore trop souvent gérées en silo. »